octobre 25, 2024

Le gaucho


  Way of a Gaucho de Jacques Tourneur (1952).

Gene Tierney, allongée dans l'herbe, vient de se réveiller et découvre Rory Calhoun, le "gaucho", debout sur son cheval, en train de scruter l'horizon. La photo est célèbre, le plan, raccordé au regard de Tierney, sublime parce qu'il dit tout du cinéma de Tourneur: sa générosité, sa douceur, sa science, sans effet de manche, du paysage, du cadrage, du découpage... cette simplicité unique pour camper une action, faire naître une émotion, en deux ou trois plans. Et ici raccorder à la dimension romantique du film (incarnée par Gene Tierney) le caractère libertaire, insoumis, que représente la figure du gaucho; à l'intimité d'un sentiment, qui est celui de l'amour, secret parce qu'insaisissable (le regard bleu, légèrement voilé, de Gene), l'immensité d'une plaine, qui est celle de la Pampa. A perte de vue.