avril 24, 2024

DumbLand


  DumbLand de David Lynch (2002): "The Doctor".

"Dumbland is a crude, stupid, violent, absurd series.
If it is funny, it is funny because we see the absurdity of it all."
(David Lynch)
Dessinée grossièrement à la souris d'ordinateur, à partir d'un logiciel d'animation tout ce qu'il y a de plus basique, la série DumbLand, "commise" par David Lynch en 2002, entre son premier album BlueBOB et son mini sitcom "Rabbits", témoigne de deux facettes qui m'ont toujours enchanté chez lui: son humour trash, ici absolument dévastateur, et la puissance de ses effets sonores, conférant à l'ensemble un trouble évident (renforcé par l'effet de "bouilli" du graphisme: ces mêmes images qu'on superpose pour que ça tremblote), voire, du fait de son caractère répétitif, un vrai sentiment d'inquiétude (je pense à des épisodes comme The Treadmill, The Doctor — un petit chef-d'œuvre —, My Teeth are Bleeding ou encore Uncle Bob, l'épisode le plus sidérant de la série). DumbLand raconte le quotidien de Randy — c'est ainsi qu'il est nommé sur le site de Lynch —, un gros connard aux sourcils broussailleux dont la bouche, toujours ouverte, n'a que trois dents (deux en haut, une en bas). Il vit dans ce qui ressemble à un pavillon, avec une épouse hurlant en permanence, d'effroi ou de douleur (comme si elle avait un doigt coincé dans la porte), cheveux dressés sur la tête, et un rejeton, lui aussi criard, à l'allure d'alien. Sur fond de banlieue tranquille — on entend les oiseaux chanter — l'homme gueule à tout va, éructe des "fuck" tous les trois mots, doigt d'honneur à l'appui s'il le faut, lâche des pets tonitruants et se révèle bien sûr hyperviolent, avec sa femme comme avec son voisin et tout ce qui passe à proximité (excepté son ami cowboy). De l'art à la fois brut et idiot, j'adore.

Les autres épisodes, tout aussi délirants: The NeighborA Friend VisitsGet the SticksAnts. Sinon, pour ceux qui n'auraient pas trente minutes pour voir ça, il y a sous forme de "pot pourri " un bon aperçu de la série, c'est .